Selasa, 04 Februari 2020

La famine menace-t-elle l'humanité? (Essais et documents)

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La famine menace-t-elle l'humanité? (Essais et documents) Details

Le marché est-il responsable de la faim dans le monde ? La malnutrition croît-elle sans cesse ? La politique agricole commune doit-elle être sauvegardée ? Faut-il étendre le protectionnisme ? Les produits agricoles sont-ils des marchandises comme les autres ? Leurs prix vont-ils inévitablement augmenter ? Le principe de précaution est-il incontournable ? Faut-il interdire les OGM ? Avons-nous droit à l’eau et à l’alimentation ? La « malbouffe » américaine menace-t-elle la France ? L’agriculture doit-elle être biologique ? La décroissance rend-elle plus heureux ? C’est à ces questions et à quelques autres que cet ouvrage est consacré. Au-delà des lieux communs, l’auteur établit que la Liberté, comme la confiance dans l’homme et le progrès, ne sont pas les causes de la famine, de la malnutrition et des problèmes environnementaux, mais leur solution. Alors que la Terre devrait comprendre plus de 2 milliards d’habitants supplémentaires à l’horizon 2050, il démontre que la France doit gagner le pari de la compétitivité et de la croissance verte. Chaque chapitre reprend une idée reçue rappelée entre guillemets (« Malthus avait raison ! », « Vive la décroissance», « A bas la bouffe américaine ! »…) Chaque tête de chapitre commence par « Le chiffre qui tue », ou par « Le fait qu’on oublie». Chaque fois, l’argumentation commence par un sondage ou un chiffre sur l’idée reçue traitée. Le livre s’achève sur une réponse à… José Bové. A la fin de l’ouvrage, une bibliographie précise et commentée permet d’aller plus loin.

Reviews

Cet ouvrage de Jean-Philippe Feldman est une réponse argumentée à toutes ces thèses néo-malthusiennes foisonnantes, plus catastrophistes les unes que les autres et ayant toujours pour point commun de rendre, de manière très sommaire et simplificatrice, responsable le marché, coupable idéal de tous les maux.Paru dans l'excellente collection "Idées fausses, vraies réponses", après entre autres le C'est trop tard pour la Terre de Cécile Philippe ou L'Amérique est-elle une menace pour le monde ? d'Armand Laferrère, pour ne citer que les deux seuls que j'ai lus pour le moment, cet ouvrage vise de nouveau à contester un certain nombre d'idées reçues, en se basant comme toujours sur les faits, les chiffres officiels et tous les éléments de réflexion nécessaires qui peuvent venir à l'appui du raisonnement plutôt que sur les idées reçues en vogue à un moment donné.Quelques chiffres permettent de bien situer le problème :- La population mondiale devrait, d'après les prévisions, passer à 9 milliards d'être humains d'ici à 2050. Ce qui suppose de doubler la production alimentaire mondiale d'ici-là.- Or, plus d'un milliard d'individus souffre de carences alimentaires en 2009, selon un rapport des Nations Unies (parmi eux, beaucoup de dictatures ou pays en guerre).- 25000 personnes mourraient chaque jour de sous-alimentation, soit plus de 900 000 par an (source FAO). Selon d'autres sources, 2 à 5 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de malnutrition (les deux tiers se concentrant dans 7 pays).Le problème est que les écologistes radicaux, les mêmes qui préconisent une révolution verte peu à même de venir répondre aux enjeux révélés par ces chiffres, ne cessent de proclamer des thèses apocalyptiques, qui recyclent aujourd'hui toutes les affirmations invalidées de leurs prédécesseurs des années 1960-70 (club de Rome, entre autres). Au mépris des réalités et à partir de chiffres les plus fantaisistes.La propension à idéaliser le passé et à blâmer le présent, comme le rappelle l'auteur, a toujours été très forte. Et de nombreux travaux ont montré que l'amélioration des conditions dans la civilisation occidentale est sans commune mesure avec celle qui a précédé dans les siècles passés. Les faits le démontrent, mais l'aveuglement est tenace et le malthusianisme toujours aussi présent.Or, à quoi mènent ces thèses pessimistes quant aux capacités de l'être humain à créer de nouvelles ressources, sinon à prôner la décroissance, la limitation du nombre de naissances, pour ne pas dire d'autres préconisations bien plus nauséabondes et expéditives dans leur essence ?Bien au contraire, comme le montre l'auteur de cet ouvrage, "le monde contemporain est la période la plus prospère de l'histoire de l'humanité" et "l'environnement n'a jamais été aussi propre". L'auteur multiplie les sources et références tendant à le montrer :- des chiffres d'organismes officiels ou d'organisations spécialisées dans l'aide, à l'image de l'UNICEF, par exemple, qui montre que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, la mortalité infantile a nettement baissé, surtout au regard de la croissance de la population.- Pour la première fois, les famines ont disparu au XXème siècle, à l'exception d'endroits où la folie de dirigeants les ont entraînées (voire organisées).- L'espérance de vie est également incomparablement élevée et notre pouvoir d'achat a été multiplié par 100 depuis 1950 !!!- Et même dans les PED (Pays En Développement), toutes ces évolutions vont nettement dans le même sens, à l'exception des cas cités précédemment.Et l'Afrique, alors ? 33 des 45 PMA (Pays les Moins Avancés) s'y trouvent, mais les causes sont bien à chaque fois les dictatures, corruptions, guerres et autres manques de liberté (voir notamment l'excellent ouvrage de Dambisa Moyo L'aide fatale : Les ravages d'une aide inutile et de nouvelles solutions pour l'Afrique sur le sujet).La faute au marché ? En préambule du chapitre consacré à une réponse argumenté à cette question, voici l'intéressante citation de Jean-François Revel qu'effectue Jean-Philippe Feldman : "Une des manies les plus intrigantes des intellectuels consiste à projeter (...) sur les sociétés libérales les défauts qu'ils refusent de discerner dans les sociétés totalitaires".La faute à la mondialisation ? Là encore, Jean-Philippe Feldman argumente, comme le faisait déjà brillamment Johan Norberg dans son brillant Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste.Il y a tant d'allégations mensongères, d'extrapolations dangereuses basées sur le seul court terme, que ce livre représente une véritable bouffée d'air à respirer d'urgence, si l'on ne veut pas mourir asphyxié par le pessimisme ambiant.Après l'effondrement du communisme, "l'exploitation de l'homme par l'homme ne fait plus recette. Qu'importe ! Il reste l'exploitation de la nature par l'homme". véritable politisation de la question de la faim dans le monde (voir aussi Planete Bleue en Péril Vert, Qu'Est-Ce Qui Est en Danger Aujourd'Hui: le Climat Ou la Liberte ? de Vaclav Klaus).Suit également un chapitre très intéressant sur la PAC et cette antienne connue sur "l'exception agricole", les biens agricoles n'étant "pas une marchandise comme les autres". Ou lorsque le protectionnisme bon teint pénalise les plus faibles dans la bonne conscience.Quelques chiffres, pour finir, plus réjouissants :- De 1961 à 2003, la population mondiale a doublé, tandis que la production agricole a, elle, plus que doublé,- Un agriculteur nourissait 20 personnes en 1980 contre plus de 100 aujourd'hui.- Il existe sur la planète plus de 4 milliards d'hectares aptes à l'agriculture fluviale, soit presque 3 fois l'étendue des terres cultivées. Donc il existe une réserve importante de surfaces inexploitées, mais il existe également un fort potentiel de croissance des rendements.Et bien d'autres chiffres, faits ou raisonnements sont contenus dans cet ouvrage, que je ne saurais tous reprendre, mais que je vous engage à aller voir.Un ouvrage donc très intéressant et très loin du pessimisme ambiant sur la question.A lire pour ceux qui s'interrogent, face au catastrophisme à la mode chez tant d'auteurs aux arrière-pensées politiques pas toujours étrangères à leurs thèses.Une réponse argumentée aux tenants du principe de précaution, aux partisans de la décroissance ou aux détracteurs virulents de la "malbouffe américaine" (l'auteur conclut d'ailleurs l'ouvrage par une "réponse à José Bové"). Autant de chapitres aux thèmes bien établis, même si j'ai eu par moments le sentiment que l'on s'éloignait un peu du sujet de départ (d'où mes quatre étoiles). Mais un ouvrage fort, intéressant et, espérons-le, susceptible d'engager le débat ou tenter de faire entendre une voix discordante face à ceux qui crient bien fort pour mieux se faire entendre (on préfère toujours le sensationnel au reste).

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