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Psychopathologie des violences collectives Details
?Des prises d'otages aux attentats, de la répression à la torture, mais aussi du bizutage aux tournantes, les violences collectives sont quotidiennes, à l'étranger comme en France. Quel est leur but ? Comment parvient-on à terroriser une population ? Qu'est-ce qu'un traumatisme intentionnel ? Françoise Sironi, spécialiste internationalement reconnue, a soigné des victimes des Khmers rouges, elle a été en mission au Kosovo et a fondé un centre de réhabilitation de vétérans russes des guerres en Afghanistan et en Tchétchénie. Elle a créé une nouvelle approche, la psychologie géopolitique clinique, qui étudie et prend en charge ce nouvel aspect des relations sociales et internationales. Elle montre comment les conflits violents créent des traumatismes psychiques, aussi bien chez les agresseurs que chez les agressés. Et elle expose les thérapies qu'elle a mises au point. Françoise Sironi est maître de conférences en psychologie clinique et pathologique à l'université Paris-VIII et enseigne la psychologie géopolitique, à l'Institut d'études politiques de Paris. Elle a publié Bourreaux et victimes. Psychologie de la torture.
Reviews
Loin de la doxa dominante? et sectaire d?un tout intrapsychique, ce livre rend compte de l?impact sur la psychologie humaine des violences politiques (guerres, migrations plantaires, dculturation, mutations idologiques et technologiques, etc.). L?enjeu est d?importance puisque, d?une part, la modernit d?une discipline se mesure l?aune de sa capacit se remettre en question au contact des problmatiques du terrain (p. 240), et d?autre part, sortir de l?isolement thorique pour se confronter d?autres modles thoriques et d?autres pratiques cliniques qui s?avrent plus adaptes aux problmatiques contemporaines (pp. 240-241) est ncessaire pour intgrer et adapter dans sa pratique les nouvelles connaissances sur l?humain qui ne cessent d?tre actualise.Franoise Sironi nomme maltraitance thorique ces pratiques qui rduisent une personne un dterminisme purement intrapsychique, car Un humain n?est pas rductible ses composantes intrapsychiques, ni ses composantes psychopolitiques, sociales, culturelles? Il est tout cela la fois. (p. 199). En effet, un traumatisme intentionnel, dlibrment induit par un humain ou un non-humain (idologie, croyance?), par un tre visible ou invisible (un systme, une organisation?) sur un sujet donn, ou sur un groupe d?individus (p.32) ne se traite pas de la mme manire qu?un trouble de nature intrapsychique. C?est mme une faute professionnelle majeure que d?imposer la thorie au dtriment de la ralit clinique, car La non-reconnaissance, par le clinicien, de l?existence d?un traumatisme intentionnel peut engendrer d?authentiques paranoas ractionnelles ou iatrognes. Nous sommes alors face des situations de maltraitance par les thories et par les pratiques. Tel est le cas lorsque des cliniciens se montrent excessivement dogmatiques vouloir maintenir la ?bienveillante neutralit?, la rgle des quarante-cinq minutes de sance, et le ?parlez, je vous coute? (p. 41). De plus, En occultant toute analyse des mcanismes de destruction identitaire, le thrapeute contribue (sans le vouloir) ce que le patient reste prisonnier, par le traumatisme induit, de l?influence intriorise et destructrice du tortionnaire (p. 76). Sic !Etc. bien des gards et au mme titre que certains ouvrages (cf. Alice MillerLa connaissance interdite - Affronter les blessures de l'enfance dans la thrapie, Maurice Hurni et Giovanna StollLe mystre Freud : Psychanalyse et violence familiale, etc.) ce livre rend compte du dni de la violence ou des traumatismes induits qui rside encore et toujours dans l?enseignement et la pratique psychologique aujourd?hui (dni qui ne concerne pas uniquement le tout intrapsychique puisque les TCC et les psychologies systmiques sont galement concernes). Or, L?approche clinique adquate des traumatismes intentionnels appelle un prrequis mthodologique prcis : ne pas discrditer les patients ou la population clinique concerne (p. 39).Nous retrouvons de nos jours l?absence de ce prrequis, tmoin d?une profonde ignorance, dans la prise en charge de patients victimes de violences psychologiques o celles et ceux qui osent s?en plaindre sont traits d? hystriques , de simulateurs , de faibles , etc. et sont mis au banc des accuss et de la socit perptuant ainsi le cycle de la vengeance (cf. l?excellent chapitre 6 de cet ouvrage intitul prvenir la vengeance ) sur laquelle tout humanisme qui se respecte ferait bien de se pencher srieusement, car c?est avant tout par l?tude des processus, bien plus que celle de la personnalit, que nous pourrons mieux la prendre en charge et la prvenir.
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