Jumat, 07 Februari 2020

Panégyriques de Maximien (289 et 291)

Category: Livres,Etudes supérieures,Université

Panégyriques de Maximien (289 et 291) Details

C'est à Trèves, capitale naissante de l'Empire, que Mamertin, orateur gaulois, lui-même originaire, sans doute, de cette ville, prononce deux panégyriques, en 289 et 291, à la gloire de l’empereur Maximien-Hercule. Dioclétien vient de l’appeler à ses côtés pour "rétablir les affaires de l'état", l’élevant d’abord au rang de César puis à celui d’Auguste, lui accordant ensuite le titre d’Herculius, alors que lui-même prenait celui de Jouius.Par la voix de Mamertin, le système dyarchique trouve donc une justification tant de fait que de droit : les succès militaires de Maximien et de Dioclétien permettent au monde romain de connaître une nouvelle période de prospérité, un nouvel âge d’or, tandis que la gémination du pouvoir ne compromet en rien la concordia et autorise même l’orateur à comparer les deux corégents à des frères jumeaux gérant un "patrimoine indivis". Mamertin élabore ainsi une théologie du pouvoir impérial, en se faisant l’écho de certaines conceptions philosophiques vulgarisées dans les écoles de rhétorique où, à l’époque tardo-impériale, se pratiquait volontiers un éclectisme philosophique teinté de religiosité.

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Malgré un texte latin parfois mal reproduit (quelques caractères sont, à quelques reprises, effacés), la vieillesse (cependant relative) des annotations (première édition : 1999, et dernière en date : 2002), et un texte d'introduction qui ne semble pas avoir été relu (trois fautes relevées à cause de mots manquants), les deux panégyriques du Gaulois Mamertin sont capitaux pour qui veut saisir la littérature de l'éloge, très foisonnante, qui se développe particulièrement à partir du IIIe siècle, dans l'ensemble monde romain.Concise(41 pages) et très accessible, cette assemblage de textes est donc très agréable à lire (les notes et l'introduction sont également très intéressantes pour qui veut comprendre ces écrits).

Commentaire au songe de Scipion. Tome I : Livre I

Category: Livres,Romans et littérature,Livres de référence

Commentaire au songe de Scipion. Tome I : Livre I Details

Platon avait écrit dans La République, le mythe d'Er le Pamphylien. Cicéron lui répond pour conclure son De Republica par le Songe de Scipion. Sous la plume de l’auteur il raconte le songe qu’il eut 20 ans plus tôt, en 149 avant J.-C., lorsqu’il avait participé à la 3ème guerre punique. Guidé par Scipion l’Africain et Paul Emile, il accède aux sphères célestes. Les deux héros défunts lui révèlent qu’après leur mort les âmes des hommes politiques méritants s’élèvent au ciel où les attends une béatitude éternelle. Le texte célèbre dès l’antiquité est longuement commenté par Macrobe, néoplatonicien fervent et fin lecteur de Cicéron qui vécut probablement au début du Vème siècle. Son commentaire déploie le texte de Cicéron et en propose une lecture plus philosophique que politique. Il constitue pour nous un document précieux sur la critique philosophique et sur le néoplatonisme.Notre édition présente en deux tomes les deux livres du Commentaire au songe de Scipion. La riche introduction du tome I fait le point des connaissances, rares, que nous possédons sur l’auteur : Macrobe aurait été un haut fonctionnaire, fin helléniste et très marqué par le néoplatonisme. Quant à la date et le lieu de sa naissance rien ne nous est parvenu et même son nom a fait l’objet d’hypothèses. L’histoire de la tradition manuscrite est relatée en détail. Des notes éclairent la lecture et sont développées, à la fin du tome I, par des notes complémentaires. Le tome II est en outre enrichi par un Index Nominum, un Index Rerum et un Index Graecorum Verborum ainsi que par des annexes.

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C'est d'après cette édition que l'on doit citer dorénavant le texte macrobien, et c'est dans ce commentaire que l'on cherchera l'explication des problèmes qu'on y aura trouvés.

Les Vies parallèles, tome 13 : Démétrios - Antoine (édition bilingue français/grec)

Category: Livres,Histoire,Grandes Périodes de l'Histoire

Les Vies parallèles, tome 13 : Démétrios - Antoine (édition bilingue français/grec) Details

Biographe et philosophe grec, Plutarque (c. 45 ?? 125 ap. J-C.) nous a légué une ?uvre importante, où la philosophie et la biographie occupent une place de choix. Nous possédons de lui les ?uvres morales, un ensemble varié de traités et de dialogues consacrés à des questions de philosophie morale (d'où le titre de l??ensemble), mais aussi à des sujets littéraires, politiques, scientifiques, religieux. C??est aussi en moraliste que Plutarque s??est intéressé à la vie des hommes illustres: ses Vies parallèles sont un immense recueil de biographies de grands hommes de l??histoire, présentées presque toutes par paires (un Grec étant mis chaque fois en parallèle avec un Romain). D??une érudition prodigieuse, l???uvre de Plutarque est un trésor de connaissances, de faits et d??idées. Dès l??Antiquité, elle a exercé une influence considérable, et parmi les très nombreux esprits que Plutarque a marqués on relève Shakespeare, Montaigne ou encore Rousseau. Au-delà de leur portée philosophique, ses ?uvres sont une mine de renseignements pour tous ceux qui s??intéressent à la civilisation gréco-romaine.  Helléniste ; Professeur au Lycée de Troyes (en 1964)Hélléniste et traducteur, ?mile Chambry a édité et traduit Putarque, Platon et les Fables.Robert Flacelière dut directeur de l'?cole normale supérieure et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. On lui doit, dans la CUF, l'édition d'une grande partie des ?uvres complètes de Plutarque.Professeur de littérature et civilisation grecques à la Sorbonne, Paris IV et directeur de l'Unité de recherche sur la médecine grecque au CNRS (1990-2000), président de l'école doctorale Mondes anciens et médiévaux ; Membre de l'Institut, Académie des inscriptions et belles lettres (1997)

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Le tome XIII des « Vies » de Plutarque est consacré à deux personnages qui n??ont pas laissé la même trace dans la postérité.Le romain Marc Antoine, compagnon de César, grand chef de guerre et homme politique très coriace a succombé politiquement face à Octavien, le futur empereur Auguste, qui s??est révélé simplement encore plus grand que lui. La petite histoire a essentiellement retenu de lui son mariage avec Cléopâtre, on sait moins que via son mariage avec Octavie il est aussi l??aïeul de plusieurs empereurs romains de la dynastie julio-claudienne.Démétrios Poliorcète (le preneur de ville) est le fils du grand Antigone Monophtalmos (le borgne), un des successeurs les plus puissants et les plus ambitieux d??Alexandre le Grand. Si sa vie tumultueuse et ses indéniables talents de général n??ont pas abouti à lui gagner un royaume durable de son vivant ils sont néanmoins à l??origine de l??établissement de la dynastie Antigonide en Macédoine.Ce volume épais (232 pages), édité par les Belles Lettres, constitue l??édition bilingue grec-français de référence de ces deux « Vies ». Etablissement du texte, notices historiques, notes et apparat critique de Robert Flacelière et Emile Chambly sont d??une très grande qualité. Quant au texte de Plutarque, le lecteur doit savoir que les vies de Démétrios et Antoine ont été écrites, d??un point de vue moral, pour exposer « ce qu??il ne faut pas faire », l??auteur considérant leur conduite comme globalement « mauvaise et blâmable ». Ce volume n??en demeure pas moins passionnant, voir fascinant en cela qu??il prend le contre-pied d??autre vies souvent traitées avec trop d??idéalisme par Plutarque.

Les erreurs de la liberté dans l'antiquité

Category: Livres,Histoire,Grandes Périodes de l'Histoire

Les erreurs de la liberté dans l'antiquité Details

La liberté ou la mort ? Dilemme mensonger, répond Pierre Grimal : la véritable liberté ne s'est toujours accomplie pleinement que dans la mort. D'où vient alors le mythe Liberté, porteur de tarit d'espérances qui apportèrent tant de massacres ? Ici en sont racontées la naissance et l'émergence, de sa définition primitivement négative (être libre, c'est ne pas être esclave) à son acception métaphysique (la liberté de conscience et d'être) en passant par son ambigu avatar politique (la liberté civique). Analysant, avec une connaissance irréprochable des mentalités antiques et une intelligence délivrée de tous les conformismes, les structures originelles des sociétés grecque et romaine, Pierre Grimal nous dévoile l'authentique histoire de la liberté.

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Dans la réédition en proche de ce précieux essai, intitulé « Les erreurs de la liberté », Pierre Grimal explore les différents visages de l'idée de liberté dans le monde antique gréco-romain. Il part du principe que la « libertas » mise en avant par les Romains après avoir chassé leurs rois ne diffère que très peu de l' « eleutheria » auxquelles aspirent les Grecs face à la menace perse.Pierre Grimal, comme il le laisse immédiatement entendre en citant Bossuet - « Quand on a réussi à séduire la foule par l'appât de la liberté, elle suit en aveugle, pourvu qu'elle en entende seulement le nom » - décortique ensuite tous les faux semblants, les paradoxes et les illusions du concept de liberté dans le monde antique. C'est par exemple en son nom que les Athéniens combattent à Marathon et c'est elle que Brutus et Cassius invoquent en poignardant César. L'auteur consacre d'abord deux chapitres au monde romain, en analysant l'idée de « libertas » républicaine puis en évoquant son influence sur l'idéologie des guerres civiles du Ier siècle av. J.-C. Grimal effectue ensuite un retour en arrière pour évoquer la conquête héroïque de la liberté par les Grecs, puis sa sacralisation qui se retrouve chez de nombreux philosophes ou auteurs.Le livre s'achève avec une étude de la notion de liberté sous les Césars. Les combats livrés contre l'arbitraire de certains empereurs dévoyés conduit à affirmer que la « libertas » est finalement le nom que l'on donne alors à la dignité de la personne : « Le dernier asile de la liberté est le respect de soi-même, pour un sénateur romain comme pour la fille de Priam. Une fois de plus, la liberté se découvre inséparable de ma mort ». La liberté n'est-elle finalement qu'un mythe ? Pierre Grimal nous permet de comprendre, au travers des erreurs tragiques ou sublimes qui s'attachent à son nom, comment la liberté s'est inscrite dans les mentalités antiques.